Depuis quelques temps, nous nous intéressons, chez Digital Nomad’s Land, aux bienfaits que peuvent apporter la thérapie par le chant et la musique. En effet, nous avons réalisé que beaucoup sont stressés, anxieux, fatigués et doivent faire face à des problèmes dans leur vie de plus en plus complexes. Nous avons aussi remarqué avec plusieurs de nos élèves que pratiquer le chant et la musique leur apportait bien plus que leur progression artistique. Nous vous proposons un article pour vous en expliquer les tenants et les aboutissants. C’est parti.
Définition
La musicothérapie, ou thérapie par le chant et la musique, est un mode d’intervention utilisant la musique pour maintenir et améliorer la santé mentale, physique, affective d’un client. On parle de client et non pas de patient. C’est une relation, une interaction entre le client, la musique et le thérapeute pendant une période de cure. La maîtrise technique de la musique n’est pas nécessaire. Tout le monde peut créer des notes, des sons, une mélodie sur beaucoup d’instruments sans savoir en jouer. Le thérapeute, lui, sait jouer et peut accueillir, improviser, soutenir ou confronter le jeu de son client. Il ne laisse pas son client seul, il lui sert de miroir, de repère ou même de punching-ball. La musique est un soutien. Le musicothérapeute est là pour offrir un espace qui puisse recevoir le monde, les sentiments, les craintes de son client. Tout un art.
Processus thérapeutique
Il s’agit d’utiliser la musique judicieusement pour répondre aux besoins émotionnels, psychologiques, physiques, intellectuels, artistiques du client. L’interprétation et l’utilisation des résultats se font grâce à différentes théories psychologiques.
Les séances sont individuelles ou en groupe et peuvent durer entre 30 et 60 minutes. Le ou les client (s) ont la liberté de verbaliser ou non selon les besoins au fur et à mesure de la cure et de la pathologie plus ou moins lourde.
La musique permet au thérapeute d’explorer les capacités d’expression, de communication non-verbale du client. Ses créations, interprétations musicales sont une projection symbolique de son état interne. La thérapie amène le client à se découvrir, à extérioriser, à organiser ses sentiments et ses pensées. La musique peut devenir un moyen verbal aussi en cours de cure. Le thérapeute vise la sensibilité et la créativité du client dans un cadre ludique. Il cherche à améliorer la qualité de vie et le potentiel du client.
L’idée est de créer un lien de communication entre le client et le thérapeute. Globalement, la musique produite n’a pas d’intérêt musical, juste thérapeutique. Nous ne parlons pas de psychothérapie ni de psychanalyse. La musique offre un autre moyen de communication que les mots et libère davantage les émotions que la parole. Inconsciemment, le client lâcher certaines défenses et travailler différemment sur lui. En effet, le client pourrait avoir honte ou peur de raconter certaines choses, alors qu’en les exprimant en musique il pourra finalement les exprimer. Le thérapeute peut utiliser la musique pour renvoyer au client des émotions qu’il a ressenti, alors que ce serait compliqué de les verbaliser. La musicothérapie peut, toutefois, venir confirmer ou contredire les discours tenus par le client dans d’autres formes de thérapie, ce qui révélerait ses contradictions internes.
Grâce à des études neurologiques sur le cerveau, on a constaté que la musique est le moyen qui aide le plus développement du cerveau. Elle fait agir toutes les parties du cerveau, des zones anciennes au plus récentes, en agissant sur les neuro-transmetteurs. Elle crée des liens entre le son, la parole, les gestes.
Les effets de la musique vont au delà de la thérapie pure et simple. Elle est utilisée dans l’éducation puisqu’elle stimule la mémoire et permet de retenir ce qui est enseignée (les religieux chantent les textes sacrées pour les faire apprendre par coeur aux fidèles). En rééducation motrice, la musique, par ses rythmes entraînants et réguliers, permet de guider, de coordonner les mouvements de nos membres (on tape du pied ou des mains naturellement en entendant ces rythmes). Dans le commerce, l’utilisation de musique appropriée pousse à consommer et même à consommer davantage (centres commerciaux, publicités, bar/restaurants,…). Certains scientifiques ont même fait écouter de la musique à des plantes (le maïs pousse mieux avec Bach qu’avec du Rock) et à des animaux (les dauphins jouent sur du Pink Floyd alors qu’ils ne réagissent pas spécialement sur du Mozart).
Les différentes techniques
Chaque thérapeute peut choisir ses méthodes d’après plusieurs techniques, selon sa sensibilité personnelle, la pathologie du client.
Il y a la musique ‘réceptive’, diffusion de musique enregistrée suivie d’une discussion ou de la verbalisation par le client par la parole, le dessin, la production musicale,…
Il y a la musique ‘active’, le client créant de la musique, chantant, jouant d’un instrument. Il est possible d’utiliser de la musique existante ou de créer, d’improviser de nouveaux morceaux. L’improvisation vient d’une impulsion et n’est pas réfléchie, la musique est en relation directe avec ce qui se passe entre le thérapeute et le client à un moment donné.
Trois écoles représentent ces techniques :
– En France, la tendance est de rester théorique et de s’accrocher à l’analyse psychanalytique en étant très orienté sur la musique réceptive. Depuis quelques années, la musique active prend un peu plus de place, avec l’improvisation ou le travail spécifique.
– En Amérique du Sud, la musicothérapie est médicalisée. Une approche complète et très intéressante.
– La plus hétérogène, la plus créative est orientée sur la musique active et l’improvisation. Sans surprise, c’est l’approche Anglo-Saxonne. Il s’agit de travailler sur l’improvisation et les associations d’idées. La verbalisation sera plus ou moins importante.
La clientèle
La musicothérapie peut s’adresser à tout le monde, à tous les âges, et même aux sourds. Les seules contre-indications connues, dans le cadre de la musicothérapie réceptive, sont les épilepsies auditives et certaines acouphénies (troubles de l’audition tels que des bourdonnements, sifflements dans les oreilles) ou d’amusie (perte du sens musical d’origine neurologique rendant le client incapable de reconnaître la musique).
Elle peut s’utiliser en périnatalité pour les femmes enceintes pour bien vivre la grossesse, créer un lien avec le bébé avant la naissance (le système auditif se développant très tôt). Au moment de l’accouchement, cela peut aider la maman à réduire l’anxiété et la douleur et créer une ambiance chaleureuse pour le bébé.
Pendant l’enfance, la musicothérapie peut aider à gérer des troubles du comportement, offrir à l’enfant une écoute, un moyen d’expression. Les enfants trisomiques sont souvent très sensibles et peuvent mieux s’exprimer par la musique que par les mots. Pour les enfants présentant des troubles du développement, ayant subi des traumatismes, des abus, la musique est une excellente porte d’entrée pour leur permettre de s’exprimer d’une autre manière que par la parole, qui selon le vécu reste plus ou moins difficile ou impossible pour eux.
A l’adolescence, pour les jeunes, qui font face à la drogue, la délinquance ou qui ressentent un profond mal-être, la musique se trouve être le terrain d’entente avec lequel ils peuvent envisager d’être aidé par une thérapie. Le thérapeute peut alors intervenir pour motiver l’adolescent à avancer et à se sortir de sa situation difficile.
Il est aussi possible d’aider, sur le plan moteur, les handicapés physiques. Le thérapeute utilise alors la musique, ses rythmes entre autres, pour aider le client à construire, renforcer, coordonner ses mouvements.
Dans le cadre de soins en préopératoire ou postopératoire, la musique peut aider le client à mieux réagir aux soins et à réguler son angoisse. Tout cela n’est que positif pour la guérison en cours. Cela s’applique aussi pour des personnes en soins palliatifs. L’expérience de frôler la mort, d’être en sursis, en rémission, peut vraiment nous affecter et modifier notre façon de voir le monde, la vie, la réalité, nos valeurs. Tout cela ne s’exprime pas forcément et naturellement avec des mots, mais la musique peut aider à extérioriser, à matérialiser tout cela.
Pour les personnes dépressives, stressées, anxieuses, la musique peut les aider à déclencher des émotions, les aider à rompre la solitude. Les personnes ayant des problèmes de santé mentale peuvent se sentir trahies, agressées par la parole. La musique est rassurante, leur permet d’exprimer ce qu’ils ressentent sans le dire avec des mots et donc éviter un jugement. Le malade mental n’est plus dans le rationnel, il dysfonctionne mais il a besoin, comme tout le monde, d’évacuer ses tensions émotionnelles et la musique le lui permet.
Pour des personnes victimes d’abus, de violences, leurs sentiments, d’une rare violence, sont refoulés au plus profond d’elles. Elles ont, souvent, perdu toute estime d’elles-mêmes. Si l’abus a eu lieu avant qu’elles ne sachent parler, il est très difficile de mettre des mots sur les sentiments de honte, de culpabilité, de colère, de violence et de différencier l’abus de l’auteur de l’abus. La musique devient alors le moyen d’extérioriser tout cela et, finalement, de pouvoir en parler. Le bonus étant que la création musicale renforcera l’estime de soi.
Les personnes âgées ont souvent besoin qu’on les aide à préserver leur qualité de vie, leurs connaissances, leurs compétences. Encore plus quand elles sont atteintes de la maladie d’Alzheimer. Réécouter des chansons qu’elles connaissent, les faire chanter, les faire parler de leur histoire autour de ses chansons ralentira la dégradation, leur fera du bien au moral, leur procurera du plaisir, leur permettra de calmer leurs angoisses.
Le thérapeute peut aussi aider des déficients mentaux, des personnes en réinsertion (prison, travail, …), en recherche de développement personnel, de ressourcement.
Conclusion
La thérapie par le chant et la musique a donc fait ses preuves et sur plusieurs types de personnes, plusieurs types de pathologie. Les hôpitaux, les maisons de retraite, les établissements spécialisés l’utilisent. La musique est universelle, pas vraiment étonnant du coup ! Bien sûr, comme toute thérapie, elle doit être réalisée sérieusement et il est donc important de se méfier des charlatans, des effets de mode. Rappelons-le, il ne s’agit pas de psychothérapie, ni de psychanalyse pure et dure. Les professionnels concernés ne sont donc pas en danger. Les clients se voient, par contre, offrir une méthode douce, non-intrusive qui ne peut pas leur faire du mal. Envie d’en découvrir davantage, de tester ? N’hésitez pas à prendre RDV avec Magali en cliquant sur le lien ci-dessous.
Résumé d’un article sur la musicothérapie d’Hélène Century paru sur le site de cairn.info
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